Charlotte Noyelle photographe de la Mission Nationale
du Bicentenaire de la Révolution

« Un
Bicentenaire au Quotidien » juillet 1989
Expositions des photographies de Charlotte Noyelle
Textes de Claire Andrieu
Grande Arche
de la Défense
Espace Auber
RATP
Composée de 109 photographies, l’exposition présentée ici est un
libre parcours à travers la France qui commémore, célèbre ou contre-célèbre la
Révolution Française en cette année du Bicentenaire.
Les auteurs en sont deux jeunes femmes, l’une artiste, Charlotte
Noyelle, et l’autre littéraire, Claire Andrieu. Nées dans les années cinquante,
elles sont issues d’une génération qui n’a pas
directement connu les grands ébranlements que furent la guerre de
1939-1945, la guerre d’Algérie, ou même les évènements de Mai 1968. c’est
pourquoi, sans ignorer l’esprit de sérieux qui inspire le moment venu tout
citoyen responsable, elles ont voyagé en toute liberté dans la commémoration,
sans craindre de relever les traces du doute, de l’ironie, voire du rejet du
Bicentenaire. Représentatives des années 1980, elles pourraient faire leur
comme slogan révolutionnaire : « Rire libre ou sourire ».
Explorer le champ libre de la commémoration
Pourquoi ce
reportage ?
Une commémoration est
déjà un rappel de mémoire, un regard porté par un peuple sur son passé. Quelle
est donc l’utilité de jeter un regard sur ce regard, de conserver la mémoire de
cette remise en mémoire ?
Des faits au récit des
faits, puis à la remémorisation de l’histoire, il n’y a pas répétition.
L’expérience prouve, et cette exposition est là pour l’illustrer, qu’entre les
faits, les idées et les mots se noue une ronde à trois, ou plutôt une spirale
ascendante dans laquelle les images des trois complices se réfractent sans
jamais se réfléchir à l’identique.
Les images du
Bicentenaire sont autant de reflets de nous-mêmes en 1989.
Où mener
l’enquête ?
Tous les lieux, tous les
milieux sont bons pour ce sujet. Voici un an que presque tous les dimanches, la
photographe a pris la route ou le métro à la recherche de scènes de la vie
quotidienne du Bicentenaire.
En dehors de Paris, la
ville révolutionnaire par excellence, une vingtaine de communes ont été
visitées, arpentées dans leurs quartiers « chics » comme dans les
zones « chocs » de leurs banlieues beur.
De Paris, Lyon,
Marseille, à Versailles, Toulouse, Besançon et Montpellier en passant par des
chefs-lieux de départements ruraux comme Vesoul, Blois, Chartres ou Alençon, ou
de petites localités comme Rioz dans la Haute-Saône et vire dans le calvados,
c’est toute la France, profonde ou superficielle, qui défile sous nos yeux.
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