»Quatre filets noirs » laque sur pierre
peinte, pièce unique
installation éphémère, mercredi 30 août 2006, jardin
botanique de Bayeux (Calvados)
The Magic of Stones
In all civilizations, stones are the support of
spiritual powers ; we confer to them a cosmic force, such as meteorites, or a
magical and religious symbology, such as megaliths.From the Early Stone Age,
shingle were used by the men in the caverns. At any time, and on all continents, myths about mineral kingdom have
prolifered : Jacob’s stone, philosopher’s stone, stones born in a snake’s eye
or in a dragon’ s mouth, lightening, rain or moon stone, from India to Africa,
stones are the embodiment of permanency, immutability, incorruptibility, even
immortality.
In the XIXth century, stones were still used as
talisman to predict the future or to put off the storm, to give birth to
children or to escort the defuncts’ souls.
At the present time, to offer a stone always remains
an intense act : it’s declaring with force one’s feelings of friendship,
tenderness or kindness.
La Magie des Pierres
Dans toutes les civilisations, les pierres sont le
support de forces spirituelles ; qu’on leur attribue une énergie cosmique,
comme les météorites, ou une symbolique magico-religieuse, comme les
mégalithes. Dès le Paléolithique, des galets peints étaient utilisés par les
hommes des cavernes. De tous temps, et sur tous les continents, les mythes
concernant le règne minéral ont foisonné : pierre de Jacob, pierre
philosophale, pierres nées de l’œil d’un serpent ou de la bouche d’un dragon,
pierres de foudre, de pluie ou de lune, de l’Inde à l’Afrique, des Amériques à
l’Océanie, les pierres incarnent la permanence, l’immuabilité,
l’incorruptibilité, voire l’immortalité. Au siècle passé , les pierres étaient
encore utilisées comme talismans pour prédire l’avenir ou éloigner l’orage,
faire naître les enfants ou accompagner les âmes des morts.
De nos
jours, faire présent d’une pierre demeure toujours un acte empreint de
sens ; c’est affirmer la durée et la force de ses sentiments, qu’ils
soient d’amitié, de tendresse ou d’affection.
« et
les nuages »
laque sur
pierre peinte
pièce
unique 2002
to look at another painted stones/ pour voir d’autres
pierres peintes : http://noyelle.neufblog.com
« Les
objets créés par Charlotte Noyelle lui ressemblent un peu : vivants,
surprenants, poétiques, posés là où on ne les attend pas, ils ont toujours
énormément à raconter. Qu'ils soient utilitaires, l'artiste tient à embellir le
quotidien, ou totalement inutiles, comme ces installations éphémères qu'elle
sème au fil de son chemin, ils réquisitionnent l'attention du passant. Dans son
atelier du bocage Virois, à quelques encablures de Caen sur la route du Mont
Saint-Michel, les verseuses en faïence ont des souvenirs, les vases prennent
leur temps, les lampes brillent à l'idée du bonheur et les pots de cactus
incitent résolument le visiteur à tourner la page.. Ce n'est pas tout : dans
son jardin, même les pierres parlent : le plus modeste caillou vous souhaite
bonne chance et son voisin vous parle des nuages ! Dans la production d'une
artiste si occupée des arts de l'image, les mots parviennent pourtant à occuper
la première place.
Peut-être
est-ce tout simplement dû à son histoire personnelle : en lisant la bio de
l'artiste parisienne, on y apprend en effet qu'elle est née rue Bernard
Palissy, à minuit, face aux Editions de la même heure. Sous les auspices du
céramiste le plus novateur de son temps, et d'un lieu culte de la littérature,
la toute petite Charlotte imaginait-elle déjà qu'un jour elle créerait des
faïences à histoires : grès de Noron ou porcelaines de Chine, les objets
qu'elle orne de mots sont visibles toute l'année dans son atelier de
Sainte-Marie Laumont. Mais à l'occasion du Printemps des Poètes, du 8 au 16
mars prochain, les pierres qui parlent vont prendre la route et s'égailler de
par le monde. Ouvrez l'œil, elles peuvent se faufiler partout : dans votre boîte
aux lettres, sur un banc public, un rebord de fenêtre. " Je dissémine
mes petits cailloux au hasard de mes balades, j'en ai toujours dans la poche ;
quand je vois un endroit prêt à les accueillir, je les pose, les photographie
et puis je les laisse vivre leur vie ! " raconte l'artiste. »
Printemps
des Poètes, Mars 2004